Association Climat Genève
 

Est-ce réellement urgent ?

 
Depuis la vague verte des élections de 2019, on entend souvent dire que l’urgence « a changé de camp », qu’il est tout aussi urgent de défendre les retraites ou l’état de droit. Que le changement climatique est une mode, une politique dictée par l’air du temps. Ou une décision politique des verts, et que d’autres partis ont d’autres urgences tout aussi légitimes.
 
Ceci est une forme de climato-scepticisme. L’urgence climatique n’est pas une décision politique, c’est un fait scientifique, résumé dans le rapport « 1.5°C » du GIEC publié en octobre 2018, et dont voici deux extraits :
 
« Selon les projections, les risques liés au climat pour la santé, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, l’approvisionnement en eau, la sécurité des personnes et la croissance économique devraient augmenter en cas de réchauffement planétaire de 1,5 °C, et même davantage en cas de réchauffement de 2 °C » (B.5)
 
« Les trajectoires qui limitent le réchauffement planétaire à 1,5 °C (…) exigeraient des transitions rapides et radicales dans les domaines de l’énergie, de l’aménagement des terres, de l’urbanisme, des infrastructures (y compris transports et bâtiments) et des systèmes industriels (…). Ces transitions systémiques sont sans précédent pour ce qui est de leur ampleur, mais pas nécessairement de leur rythme, et supposent des réductions considérables des émissions dans tous les secteurs, un large éventail d’options en matière d’atténuation et une hausse nette des investissements dans ces options. » (C.2)
 
Notre civilisation industrielle s’est construite grâce aux progrès de la science. Nos scientifiques lancent maintenant un cri d’alarme. Allons-nous les écouter ?
 
Le changement climatique est une véritable urgence, qui nécessite de concentrer tous nos efforts, et remet en question non pas l’état de droit ou la démocratie, mais certainement la jurisprudence et l’organisation économique.